samedi 10 octobre 2015

Critique de film : Goodnight Mommy






Réalisateur : Veronika Franz et Severin Fiala
Date de sortie : 13 mai 2015
Durée : 1h40min
Genre : Horreur - Drame - Fantastique
Nationalité : Autrichien














Synopsis

Deux jumeaux âgés de 10 ans attendent le retour de leur mère, dans leur maison de campagne, après qu'elle s'est faite une chirurgie esthétique au visage. À son arrivée, ils doutent de son identité.
 

Critique:

GoodMorningMommy est un film qui m'a charmer par son environnement parlant et sa psychologie étrange malgré son scénario plus qu'absurde et un peu trop ambitieux. Ce n'est pas la première fois que je regarde et aime un film étranger (autre que les États-Unis et le Canada dira-t-on) et ça fait du bien de sortir de ces zones un peu trop normales. Ce film autrichien, par sa thématique de la folie et la relation entre mère-fils, m'as rappelé We Need to Talk about Kevin de Lynne Ramsay sorti en 2011, ainsi que par sa référence à des événements qui se sont réellement passé.



Le point le plus fort du film était l'environnement. On avait l'impression qu'il parlait, qu'il criait même plus fort que les protagonistes du film. Chaque scène avait un objet, un reflet ou une ombre calculée au centimètre près. On n'avait pas besoin qu'on nous explique explicitement la situation et les actions des acteurs, on nous le montrait d'une façon subtiles avec l'environnement de la scène.
Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver une ressemblance au film Ex-Machina, de Alex Garland, sorti en 2015, par sa capacité de filmer un enfermement des acteurs dans une ''maison fortunée''. L'une de mes scènes favorites : vers le milieu du film, les jumeaux réussissent à s'échapper de la maison et courent vers un village vide où l'on entendait seulement un piano désaxé et un vieillard qui chantait pour personne. Synonyme de la folie et de l'emprisonnement, les thèmes abordés par le film criaient haut et fort. Bref, pour s'empêcher de dormir, il faut savoir écouter et regardé, car les scènes sont riches en visuels et auditifs.

Votre mère a tué votre chat? faite-lui manger des blattes!
Un autre point qui peut être un bon point autant qu'un mauvais, selon les opinions personnelles. Durant tout le long-métrage, on peut clairement apercevoir la courbe de l'échelle de la violence qui est presque inexistante au début et qui atteint un degré, ma foi, inattendu et cru. Comme la majorité des films ambitieux, expérimentaux ou indie (en fonction du contexte), on montre un scénario qui commence tranquillement par une présentation des lieux ainsi que quelques ''sursaut'' ou un petit quelque chose qui revient à répétition durant la première partie du long-métrage pour attiser notre curiosité. Puis, PAF, sans prévenir, on assiste à une montée vertigineuse d'action de la part des personnages. Vers la fin, on comprend qu'autant les acteurs que l'environnement sont arrivés à un point où il leur est impossible (presque pour certain) de revenir en arrière.
 Je me confesse, j'adore les films d'horreurs et d'épouvante, mais je déteste le gore. Ça me dégoûte (vous me brûlerez au bûcher plus tard pour avoir affirmé que j'ai adoré Martyr de Pascal Laugier, sorti en 2008) mais le fait qu'on montre une relation entre fils-mère qui s'enflamme (littéralement) à ce point m'a rendu perplexe. J'ai compris que le film est volontairement un mensonge, qu'on nous manipule avec les sons et les images pour nous frapper avec une fatalité qui pourtant, nous chuchote à l'oreille depuis le début.

Attention : petits spoilers
''Vos fils adorent les collectionner''
Comme tous les films, il y a quelques mauvais points et celui-ci en montre un frappant, selon moi. C'est le surréalisme qui se trouve dans le décors, les actes des acteurs et le scénario. Malgré ses plans travaillés et la fixation psychologique qui appartiennent aux personnages, il n'en reste pas moins que beaucoup de ''What The Hell?'' ont sorti de ma gueule. Par exemple: on apprend que les jumeaux collectionnent des blattes dans un grand bocal et la mère est totalement en accord avec ça... Le tout dans une présentation où les protagonistes agissent le plus humainement possible.
Ou dans une autre scène, les jumeaux se promènent dans un ancien cimetière proche de leur maison, tombe sur une ancienne crypte remplis d'ossement humain et trouve un chat qu'il ramène à la maison. Il faut vraiment que l'enfance soit innocente pour ne pas avoir peur.
je finirais avec ce dernier exemple: les murs de la chambre des jumeaux sont imprimés de motifs en forme de fourmis. Je comprends l'ambition de montrer une esthétique fidèle au film et à l'angoisse, mais quelle sorte de mère voudrait tout ça pour élever ses enfants? Bref, le scénario, plutôt original, à quelque failles surréalistes qui me force à me questionner si tout ceci est volontaire. Si oui, il y aurait donc une belle manipulation de la métaphore et je comprendrais pourquoi on le classe dans le genre fantastique. Sinon, ce ne sont que l'ambition d'une expérience visuelle et auditive qui a pris un peu trop de place (mais j'en doute).



Au final. Goodnight Mommy m'a plu. Il m'a donné exactement ce à quoi je m'attendais. Même si sa maitrise du décors m'as fait chaud au cœur, son surréalisme reste un objet étrange qui se déclare lui-même comme étant la partie fantastique du film. Je lui donnerais la note de 7/10.

Mon visage est parfait, mais pas mes fils.


Si vous avez une opinion différente, semblable ou des questionnements, n'hésitez pas à me faire part! :)